mardi 17 novembre 2015

Des frontières, une armée !

Nous demandons à l'Union européenne deux choses concrètes :
- Une Armée européenne, et non pas des petites coopérations ponctuelles.
- des frontières européennes, et non pas des passoires.

Une Union européenne faible et incapable d'assurer la sécurité des européens n'est d'aucune utilité et n'intéresse personne. Les aspects économiques, écologiques, sociaux, fiscaux... sont des questions qui arrivent une fois que l'essentiel est assuré. L'essentiel est de se sentir en sécurité et en liberté sur son territoire.


- Une Armée européenne ne peut être composée que par des pays membres de l'UE. Un Président de l'UE élu au suffrage universel direct serait le chef de cette armée. La France et l'Allemagne sont les deux seuls grand pays de l'UE souhaitant une Armée européenne. (Euractiv)
- Les frontières européennes, c'est le contrôle de l'immigration (on préfèrera donc le soutien plutôt que la condamnation des pays qui luttent contre les flux migratoires...), le contrôle du trafic d'armes, de drogue, une coordination et coopération des services de renseignement et de police ; c'est aussi l'affirmation de l'identité géographique de l'Europe.


Frontières
>>> FEV2020 La nécessité des frontières
Par Julien DAMON (Chroniqueur - Professeur associé à Sciences po.)
Le propos. Le sans-frontiérisme, qu'il soit politique, fiscal ou linguistique, fait fi de l'impératif des frontières. Il faut distinguer ce qui est dedans et ce qui est dehors. Interfaces structurantes des circulations et des identités, les frontières sont un outil géopolitique majeur, pour fermer et négocier, pour contrôler et passer. Dans un monde où s'affirment à nouveau les nations, les frontières renaissent. Brexit et mur de Trump obligent. Ces séparations, ces impératifs régaliens et symboliques comptent parmi les repères indispensables. Gommées en partie par la mondialisation et la révolution numérique, elles font leur grand retour. Visibles et invisibles, des lignes nouvelles séparent des territoires et des populations. Cette livraison de « Documentation géographique », revue désormais éditée par le CNRS, est proposée par le géographe et ambassadeur Michel Foucher. Insistant sur les zones frontières, cet éclairant dossier retrace, de l'Antiquité à Internet en passant par Schengen, les jalons et sillons de ces nécessaires constructions. LesEchos




"Où est l'Europe ? L'Europe est aux abonnés absents", a déploré lundi 16 novembre le maire de Bordeaux, Alain Juppé, estimant que la France, frappée vendredi par les attentats les plus meurtriers de son histoire, était "un peu seule" sur le terrain dans la lutte contre le groupe Etat islamique.
"Nous enregistrons des messages de compassion du premier ministre britannique (David Cameron), de la chancelière allemande (Angela Merkel), de tous les chefs d'Etat européens, mais nous sommes un peu seuls sur le terrain. Nous sommes un peu seuls au Proche-Orient, et en Afrique, nous sommes tout à fait seuls", a déclaré Alain Juppé (Les Républicains), après une cérémonie de recueillement organisée à Bordeaux, dans la cour de l'Hôtel de ville.
"Il faut que l'Europe se réveille. C'est la sécurité de l'Europe qui est en cause aujourd'hui. On parle beaucoup de cette crise migratoire exceptionnelle, de ces réfugiés qui affluent par centaines de milliers. C'est très directement lié à la situation au Proche-Orient", a insisté l'ancien premier ministre. "La France ne peut pas être seule à prendre ses responsabilités dans ce domaine", a-t-il demandé.
Pour l'ex-ministre des Affaires étrangères et candidat à la primaire à droite pour la présidentielle, "Schengen s'est effondré". "Nous avons été incapables de lui donner les moyens de fonctionner, nous n'avons pas su donner à Frontex les moyens de surveiller les frontières extérieures de Schengen. Cela fait des mois que je demande des garde-frontières européens", a poursuivi Juppé.
"Il n'y a pas d'autres solutions qu'une solution coordonnée avec les Etats membres, on le voit bien aujourd'hui avec la Belgique. Il faut qu'on le fasse ensemble et il faut que la France reprenne l'initiative dans ce sens", a encore dit le maire de Bordeaux, demandant que la "question de la défense européenne revienne rapidement sur le tapis". HuffingtonPost




Jean-Marie Cavada :
"cette guerre contre les barbares doit désormais d'abord mobiliser les forces d'Europe"
Paris, le 16 novembre 2015
Après le choc des attentats du vendredi 13 que la France vient de subir, le Président de la République vient d’annoncer deux directions de mesures nouvelles, et de travaux diplomatiques.
      Le ME-F approuve le renfort des moyens de protection policière, de renseignements, et de déploiement militaire à l’intérieur de notre pays. Cette direction est bonne, rien n’indique que le chiffre des efforts en effectif sera suffisant. Mais on ne peut qu’approuver cette cascade de décisions en pointant cependant que la France ne peut pas s’exonérer durablement d’un contrôle judiciaire des actions de police, puisque nous sommes dans un Etat de droit qui ne veut pas d’un Patriot Act.
      Jusqu’ici bloqué au niveau européen, le PNR* doit être voté d’urgence, et il est temps de s’incliner devant la nécessité de cette réalité. Mais l’essentiel porte sur deux secteurs :
  • le moment est venu d’organiser en Europe un Etat-major et une politique de sécurité intérieure pour les pays membres. Une esquisse existe dans les propositions Barnier de l’époque.
  • la sécurité de la France s’organise aussi dans une politique communautaire, et la sécurité  de l’Union dépend d’une façon gigogne de l’amélioration des moyens de sécurité de chacun de ses membres.
      L’urgence la plus criante pour aller combattre Daesh sur ses territoires extérieurs est de mettre sur pied dès maintenant l’organisation d’une politique de défense européenne. Et c’est à la France, nation qui dispose de moyens militaires encore efficaces, d’inviter à Paris tous les Européens qui veulent contribuer à la défense de leur démocratie. Dans le même temps, la France ou l’Europe, ou les deux, doivent prendre l’initiative urgente d’une coalition internationale sous l’égide de l’ONU. C’est pourquoi nous approuvons la demande d’une convocation d’urgence du Conseil de sécurité.
      Reste une ambiguïté à trancher. S’il est vrai que nous avons besoin de l’alliance de la Russie pour exterminer l’Etat Islamique, alors il faut choisir nos priorités : on ne peut pas combattre Daesh et Assad en même temps, chaque chose en son temps.
      Les massacres perpétrés par les terroristes ont créé un deuil qui n’est pas que français : cette guerre contre les barbares doit désormais d’abord mobiliser les forces d’Europe. Les Espagnols en 2004, les Britanniques en 2005, les Danois, les Belges, et hors de nos frontières les Libanais et les Turcs, le savent bien.
Jean-Marie Cavada
Président du Mouvement Européen-France
Député européen
*PNR : Passenger Name Record (données des dossiers passagers) sont des données personnelles concernant tous les détails d’un voyage pour des passagers voyageant ensemble (source  :wikipedia.org)




17/11/15

L’Union européenne et ses Etats membres apportent "unanimement" leur soutien à la demande d'assistance militaire de Paris.

"Aujourd'hui, l'UE par la voix de tous les Etats membres, a exprimé unanimement son plus fort soutien et sa disposition à apporter l'assistance requise", affirme la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Le président français François Hollande a invoqué lundi l'article 42-7 des traités européens, prévoyant une clause de solidarité en cas d'agression contre un pays de l'UE. "C'est un article qui n'avait jamais été utilisé avant dans l'histoire de notre Union", a souligné Federica Mogherini.

Aucune décision formelle n'a été prise mardi par les ministres de la Défense européens réunis à Bruxelles pour un conseil de l'UE. Ce "soutien unanime", c'est "un acte politique de grande ampleur", s'est félicité Jean-Yves Le Drian.

Il "va nous permettre maintenant dans les heures qui viennent d'avoir les bilatérales nécessaires" de la France avec chacun des Etats membres de l'UE, dans le but d'établir précisément l'aide que chacun est prêt à apporter concrètement aux Français. Le Nouvel Obs




NOTE

Plusieurs chefs d’État ou ministres, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel, le ministre des Affaires étrangères italien Franco Frattini et l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, ont apporté leur soutien à l'idée d'une défense commune de l’Union. Cette possibilité, requérant l'unanimité des États membres, a été inscrite dans l’article 42 du traité sur l'Union européenne dès l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er décembre 2009. (wikipedia)

Hélas, quand on entend que Merkel, déjà très critiquable dans sa politique d'accueil des migrants (décision de l'Allemagne seule d'ouvrir les portes en grands, alors que tant de pays de l'UE y sont opposés), fait des déclarations aussi mielleuses que celles-ci :
« Nous vivons de la compassion, de l’amour du prochain, de la joie de faire partie d’une communauté. » (Le Monde) ,

Alors on en vient à douter de l'Europe. Nous n'avons pas besoin d'angélisme ou de déclarations peace&love . Nous n'en sommes plus à ce niveau. Nous avons besoins d'actes rapides, forts, engageant les armées, les services de renseignement, les polices et les gardes-frontières d'Europe.

L’Allemagne propose à ce stade de ne renforcer sa présence qu’au Mali, où elle compte deux cents instructeurs mais seulement neuf soldats dans le cadre de la mission des Nations unies dans le pays (Minusma) exposée à un certain danger. Mardi, Mme von der Leyen a fait valoir que la France « n’avait fait aucune demande concrète ». (Le Monde 18/11/2015)
Et pourtant : 
Paris demande l'assistance militaire des pays de l'UE (Courrier international, 17/11/2015)
Déjà mal en point, la construction européenne risque bien de devenir une déconstruction européenne... Aujourd'hui, au-delà des déclarations qui ne coûtent rien, force est de constater que les alliés de la France en Syrie sont les Etats-Unis et la Russie ! "Où est l'UE?" s'interroge Alain Juppé.

Quelques pointes d'optimisme :
- Soutien unanime des Etats membres de l'UE (RTL). Il faudra voir de quoi il retourne dans la réalité.
- En Allemagne : l'absence de solidarité militaire, ainsi que la politique "bisounours" relative aux migrants prônée par Merkel est contestée.
   >> Quelques voix en Allemagne appellent à davantage de solidarité européenne :
Si nul ne croit en Allemagne que la France peut vaincre seule l’EI, une partie de la presse juge cependant que le gouvernement allemand pourrait l’aider davantage qu’il s’apprête à le faire. « L’EI doit aussi être combattu militairement », affirme ainsi le quotidien Süddeutsche Zeitung mardi. (Le Monde)
  >> Accueil des migrants : Angela Merkel est contestée même au sein de sa majorité. Au-delà de la solidarité et des bougies déposées devant l'ambassade de France, les citoyens disent eux aussi leurs craintes. (RFI)  
  >> Migrants : la Bavière contre la politique d'accueil de Merkel (Euractiv)
  >> Migrants : le chef de la CSU prône l'abandon de la "culture de l'accueil" (Boursorama). La CSU menace Merkel d'une plainte (Le Figaro)




- En Europe, la Grande-Bretagne est le pays que la France peut remercier à plus d'un titre (message de l'ambassadeur ; anglais à Wembley ; engagement militaire en Syrie...)  : 
A l'exception de la France et de la Grande-Bretagne, très peu de pays européens sont prêts à aller se battre sur des théâtres d'opérations contre Daech. Londres et Paris sont en première ligne contre le terrorisme international. (La Tribune)
- Notre plus grand soutien vient non pas des pays de l'UE, mais des Etats-unis : « Nous reprendrons les terres où ils sont, nous supprimerons leurs financements, nous traquerons leurs dirigeants, nous démantèlerons leurs réseaux, leurs lignes de ravitaillement, et nous les éliminerons » a déclaré Obama. On est loin de la mollesse de l'Allemagne

Quelques pointes de pessimisme : vers la déconstruction de l'UE et le retour au "chacun pour soi" :
- Au lendemain des attentats du 13 novembre, toutes les capitales européennes se sont jointes à la douleur de la France, se parant du drapeau tricolore en signe de solidarité. Pourtant, lorsqu'il s'agit d'aller frapper Daech en Syrie, la France se retrouve pour le moins esseulée.HuffingtonPost
-  Le mot "guerre" diversement accepté en Europe La Croix
- "Quand l'Europe de la Défense aura la capacité d'intervenir immédiatement, ce sera dans 150 ans ! ". Quel homme politique français a tenu de tels propos dans une interview accordée à la « Voix du Nord » en février 2013 ? Ils ont été prononcés par... le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui avait eu ce jour-là un discours de vérité sur les faiblesses de l'Europe dans le domaine de la diplomatie, de la défense et de l'engagement des forces armées. Pour que cela change, "il faudrait que l'Europe ait un gouvernement unifié, une assemblée européenne et une autorité militaire communes. Je ne sais pas si on verra ça", avait-il précisé. LaTribune



Sans Défense européenne, l'avenir de l'Europe sera un champ de ruines 

Il faut commencer à tirer des leçons profondes, après les attentats du vendredi 13. Dans le climat politique eurosceptique ou parfois anti-européen, il ne sera pas aisé pour les dirigeants de notre pays, et d’abord pour l’exécutif, de résister à la tentation de tourner le dos à l’Histoire. La dégradation de la « valeur-Europe » dans les opinions de plusieurs pays européens et d’abord en France, trace une pente de dangereuse facilité. Est-on plus efficace devant l’opinion en traitant les problèmes de sécurité intérieure dans le repli de l’hexagone, alors que le terrorisme est européen, même si la cible française est hélas privilégiée? Il faut redire que Paris, janvier ou novembre 2015, est le sommet d’attaques qui n’effacent pas celles de Madrid en 2004, celles de Londres en 2005, celles perpétrées au Danemark, en Belgique, et même au Liban, en Turquie ou en Arabie-Saoudite.

       D’abord en matière de sécurité, toutes les mesures annoncées par le Président français doivent trouver une coopération européenne de sécurité intérieure pour tous les pays du Continent. Un plan Barnier avait déjà été esquissé il y a quelques années , non seulement pour le secours aux victimes des attentats, mais aussi pour les secours en cas de grande catastrophe naturelle. Sur le plan des enquêtes policières, de la coopération du renseignement et de la coopération judiciaire, là encore, le niveau national , aussi remarquable soit-il, n’est pas à la hauteur d’une guerre déclarée dans les pays de l’Union. Cette guerre ressemble à une grenade à limaille : planifiée dans un pays, organisée dans un autre, exécutée dans un troisième. Il n’y a rien de plus urgent que de mettre sur pied tout de suite une politique communautaire dans ces différents domaines.

      Les attentats américains du 11 septembre 2001 et le Patriot Act qui a suivi, montrent que les mesures d’urgence doivent rentrer très vite dans un cadre judiciaire. S’il doit y avoir des lieux de rétention, des opérations coup de poing sur le territoire, beaucoup de gens pensent qu’un pôle de juges anti-terroriste n’est pas un obstacle à l’action policière. Je me souviens des opérations déclenchées en Italie dans les années 80 pour combattre le terrorisme de la Péninsule. Police et Justice décidaient en quelques heures des actions à mener, et le système a fonctionné. Nous avons suffisamment critiqué les dispositifs à la « Guantanamo » pour travailler à l’efficacité d’un duo Police/Justice.

Cette nouvelle vague d’attentats pose la très urgente question d’un pôle de défense européenne. L’Allemagne elle-même doit réviser et réhausser son niveau de coopération militaire. Mais il est urgent d’appeler à une conférence des pays membres de l’Union qui disposent d’une capacité de défense militaire suffisante pour organiser des opérations de défense et se projeter là où est l’ennemi. Je pense à la Pologne, à l’Italie, à l’Espagne, sans laisser de côté l’Europe centrale ou l’Europe du Nord. Qu’on ne m’objecte pas l’éternelle ambiguïté de la défense britannique : si politiquement il lui est impossible de rejoindre ce pôle de défense européenne à cause de ses liens étroits avec Washington, alors au moins qu’elle s’associe opération par opération comme c’est déjà le cas. Ce pôle de défense doit pouvoir contribuer à une alliance avec les Etats-Unis et la Russie, dans le cadre réglementé du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Français ont raison : c’est l’Europe qui est attaquée, une défense européenne est indispensable urgemment.
      Reste la question des frontières. Tout le monde comprend aujourd’hui la grave erreur historique de l’Europe des 28 qui se veut une Communauté de libre circulation à l’intérieur de l’Union mais qui n’a pas trouvé le moyen de garantir par un Schengen universel la surveillance et l’imperméabilité de ses frontières extérieures, l’organisation de ses points d’entrée et le contrôle par les hommes et la technologie d’un véritable espace sécurisé. Voilà l’immédiate nécessité à décider, à mettre en place, à contrôler, à financer.

      Pour toutes ces décisions, il y aura deux attitudes politiques : abandonner la sécurité et la défense communautaire pour ne faire confiance qu’à ses frontières domestiques, ou faire le saut qualitatif d’un haut niveau de sécurité et quantitatif d’une affectation de moyens pour répondre par l’Union aux tentatives extérieures de déstabilisation. Et si, en attendant cette mise en place européenne, chaque pays doit renforcer unilatéralement son niveau de sécurité, je ne le critiquerai pas si cette attitude nationale n’est que provisoire. La vérité c’est que Daech veut déstabiliser nos pays pour qu’ils tombent sous la coupe de régimes autoritaires en attendant la séquence suivante qui sera une guerre civile des valeurs entre les tenants de l’autorité et les vigilants des libertés.  Ce désordre de graves oppositions civiles favorisera alors ses desseins.

      Le choix n’est plus politique : il est de l’ordre de la construction de l’Histoire. Qu’il s’agisse de sécurité, qu’il s’agisse de liberté. L’héritage de l’Europe repose sur des valeurs dont nous ne saurions nous priver. Mais l’époque réclame une adaptation de ces fondamentaux au monde actuel, qui est instable, et désormais violent. L’avenir de l’Europe est à ce prix sinon ce sera un champ de ruines.


Jean-Marie Cavada
Président du Mouvement Européen-France
Député européen



ARMEES
- Faible solidarité militaire, malgré la demande appuyée de la France, et malgré la belle déclaration de l'UE (Huffington Post)

Les frontières de l'Union européenne
>>> JAN2017. Réunification de Chypre, ce qui bloque encore La Croix
>>> Voyage le long de la frontière orientale de l’Union européenne : Pologne, Lituanie, Estonie, Finlande, Pologne/Biélorussie, Bulgarie  (Photo-reportage LeMonde)












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