mardi 29 décembre 2015

Energie II. L'indépendance énergétique de l'Europe

>>>> JUIL2017. Nord Stream 2 : Engie mettrait en suspens des financements en cas de sanctions américaines  (LeMondedelenergie)  Ce serait une très bonne chose
>>> MARS2017. La part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique en Europe Challenges

L'indépendance énergétique de l'Europe
1/ Lorsqu'on constate que le projet de gazoduc russo-allemand Nord Stream2 est en cours - ce qui augmentera la dépendance de l'Allemagne au gaz russe - , on peut se dire que l'Europe de l'énergie, ce n'est pas gagné.

Le gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 divise les Européens

L’Italie et les pays d’Europe centrale s’opposent au projet visant à doubler les capacités du gazoduc qui alimente l’Allemagne depuis la Russie.

Ces pays estiment que ce projet va contre la politique énergétique commune.
C’est le sujet de controverse que l’on n’attendait pas, lors du sommet qui se clôt ce vendredi 18 décembre à Bruxelles. Une dizaine de pays de l’Union européenne ont exigé que soit inscrit au menu des discussions le projet Nord Stream 2, auquel ils voudraient mettre fin.
Ce projet avait été annoncé en septembre dernier par le géant gazier russe Gazprom. Il vise à doubler la capacité du système Nord Stream qui achemine du gaz russe directement vers l’Allemagne, grâce à deux tuyaux de 1 200 km qui reposent au fond de la Mer baltique.
Ce gazoduc Nord Stream est entré en fonction en 2011. Il permet d’acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz russe vers l’Allemagne, lorsqu’il fonctionne à pleine capacité. Et il est l’épine dorsale d’une coopération économique étroite entre l’Allemagne et la Russie, initiée au début des années 2000.

Dix pays s’opposent au projet

Le Nord Stream 2 devrait permettre d’acheminer 55 milliards de mètres cubes supplémentaires. Il est porté par un consortium conduit par Gazprom, qui a 50 % des parts, ainsi que de grosses compagnies gazières ouest européennes, partenaires de longue dates du géant russe (Engie, E. on, Wintershall, OMV et Shell).
En doublant les capacités de ce gazoduc, l’Allemagne va accroître sa dépendance au gaz russe, elle va affaiblir les pays d’Europe centrale qui servent aujourd’hui de pays de transit (et touchent des royalties pour cela) et elle va envoyer également un mauvais signal politique à la Russie, estiment plusieurs pays d’Europe centrale. Ils ont décidé pour cela de s’opposer au projet.

Lettre commune à Bruxelles

Le 26 novembre dernier, la Pologne, les Pays Baltes, la République tchèque, la Hongrie, la Grèce, la Slovaquie et la Roumanie ont envoyé une lettre commune à la commission européenne pour demander que le projet Nord Stream 2 soit mis au menu des discussions du sommet européen.
Plus surprenant encore, l’Italie s’est joint à cette fronde. Elle n’a pas apprécié que l’Europe ait bloqué il y a deux ans un projet concurrent, le South Stream, dont elle était partenaire. Ce gazoduc passait sous la Mer Noire pour desservir la Bulgarie, la Grèce et l’Italie.
 « Au moment du premier projet Nord Stream, la Lituanie avait usé de l’argument des dommages à l’environnement pour tenter de bloquer le projet, et cela n’avait pas marché. Aujourd’hui, il y a une opposition plus frontale des pays d’Europe centrale, qui usent de l’argument géopolitique », constate Céline Bayou, analyste de la revue Page Europe, à la Documentation française. « Depuis l’annexion de la Crimée, il est devenu possible de dire que la Russie pose un problème en Europe, alors que cela n’était pas forcément possible il y a dix ans… », ajoute-t-elle.

Le patron de Gazprom reçu deux fois à l’Élysée

La commission européenne reste réservée sur le Nord Stream 2. Le commissaire européen chargé de l’Énergie, Miguel Canete, avait indiqué en octobre que ce projet ne constitue « pas une priorité » car les infrastructures existantes sont déjà « bien supérieures aux probables futurs besoins ». De fait, en acheminant 110 milliards de mètres cubes par an, le Nord Stream pourra fournir à lui seul le quart du gaz consommé en Europe.
En conclusion du sommet, le président du conseil Donald Tusk s’est aussi montré hostile au projet. Il a indiqué : « Si Nord Stream 2 devait être construit, 80 % du gaz importé de Russie passera par une seule route ; 60 % du gaz arrivant en Allemagne viendra de Gazprom. Nous sommes tous d’accord pour dire que toute nouvelle infrastructure énergétique doit répondre aux objectifs de la politique énergétique européenne : la réduction de notre dépendance et la diversification. Il est clair que le projet Nord Stream ne répond pas à ces objectifs ».
Les États-Unis ont également critiqué ce projet. Mais le patron de Gazprom Alexeï Miller, a multiplié les visites dans les capitales d’Europe de l’ouest pour convaincre de l’intérêt du projet. En l’espace de quelques mois, il a ainsi été reçu deux fois à l’Élysée par le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Pierre Jouyet, le 22 octobre puis le 2 décembre, pour demander le soutien de la France à ce projet.

Sanctions reconduites

Il est vrai qu’avaliser un projet aussi stratégique peut apparaître contradictoire avec la politique européenne actuelle. La politique énergétique commune vise en effet à diminuer la dépendance européenne au gaz russe. Par ailleurs, l’UE a pris position contre l’annexion de la Crimée et adopté des sanctions contre la Russie.
Ce projet n’est pas directement concerné par les sanctions. Il est donc légal. Mais il brouille le message envoyé par les Européens à la Russie, font valoir les opposants. Les mêmes Européens ont en effet décidé, durant le sommet, de prolonger pour six mois les sanctions économiques frappant la Russie.
Alain Guillemoles , LaCroix


>>> Nord Stream 2 contredit l’indépendance énergétique de l’UE




2/ Et pourtant certains pays de l'UE nous montrent la voie de l'indépendance énergétique de l'Europe. Des raisons d'espérer... 

>> Les pays baltes vont entrer dans une nouvelle ère à compter de début janvier 2016, quand leur raccordement au réseau électrique européen va devenir opérationnel. L’inauguration, le 14 décembre, du câble électrique sous-marin ­NordBalt, de 400 kilomètres, qui relie la Lituanie à la Suède à travers la mer Baltique, et du câble LitPol, entre la Lituanie et la Pologne, marque une étape fondamentale de la marche des Baltes vers l’Ouest. « Cela nous a pris plus de vingt-cinq ans pour obtenir cette indépendance, explique au Monde le ministre lituanien des affaires étrangères, Linas Linkevicius. C’est un très grand pas pour notre sécurité car la Russie a utilisé la carte de l’énergie pour exercer des pressions sur nous. » Estoniens et Lettons pourront également profiter de ces nouvelles connexions pour leurs approvisionnements. LeMonde

>> L'interconnexion entre Pologne et la Lituanie. La première interconnexion gazière Pologne-Lituanie met fin à l’isolement énergétique des pays baltes. Europa

>> L'investissement dans le photovoltaïque

Quand la route devient centrale photovoltaïque, une première mondiale française
Colas, la filiale routière de Bouygues, a conçu un revêtement pour routes et parkings avec des cellules photovoltaïques. En couvrir 2,5% des surfaces routières assurerait 10% des besoins énergétiques de la France.
On connaissait l’autoroute du soleil, voici maintenant la route solaire. Ou plutôt la route (ou le parking) photovoltaïque, véritable centrale qui produira de l’électricité par la simple exposition de son revêtement au soleil. Colas, la filiale de travaux routiers du groupe Bouygues, a procédé ce mardi au lancement commercial de cette première mondiale, sous le nom de « Wattway ». En phase d’industrialisation, le revêtement composé de cellules photovoltaïques sera vendu à compter de janvier, au terme de cinq ans de recherche avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines).
« Il n’y a pas besoin de refaire les infrastructures, explique le PDG de Colas, Hervé Le Bouc. Il s’agit d’un revêtement routier commercialisé sous forme de dalles qui s’appliquent sur les routes ou parkings ». Ces dalles­ (comprenant chacune une cellule photovoltaïque classique de 15 centimètres de côté) sont collées à la route existante et recouvertes d’un substrat de résines supportant la circulation des véhicules, y compris les poids lourds. Un véritable millefeuille, étanche et conçu pour ne pas être plus abrasif ou glissant qu’un revêtement routier normal. « A Chambéry et Grenoble, on a testé Wattway avec succès sur un cycle d’un million de véhicules, soit vingt ans de trafic normal d’une route, et la surface ne bouge pas », assure Hervé Le Bouc. C’est un tour de force car, précise t-il, «  les panneaux photovoltaïques, en tant que tels, sont fragiles et s’écraseraient comme des biscottes. Tout le savoir-faire de Colas, protégé par deux brevets, réside dans la nature du revêtement transparent qui les protège ».
La zone équipée est reliée par une connectique souterraine à un système qui récupère l’énergie produite par l’exposition au soleil de ces panneaux. « Des onduleurs renvoient l’énergie sur le réseau ERDF. Ou alors les logements peuvent y être directement branchés », précise le PDG de Colas.

Un kilomètre de route peut éclairer une ville de 5.000 habitants

Les applications sont multiples : éclairage public, alimentation des affichages lumineux des abribus ou des feux rouges en zone urbaine, ou encore besoins des habitations en zones peu peuplées. Les dalles Wattway, dont le rendement énergétique est proche des panneaux photovoltaïques des fermes solaires, ont été testées avec succès par trois démonstrateurs, dont des entrées de parking, notamment. D’après les estimations de l’ADEME, 4 mètres linéaires de chaussée équipée (soit 20 m²) suffisent aux besoins d’un foyer en électricité (hors chauffage), 15 m2 alimentent les feux d’un carrefour et un kilomètre de route peut éclairer une ville de 5.000 habitants. Wattway peut aussi recharger les véhicules électriques par induction  : 100 m2 fournit l’énergie pour rouler 100.000 kilomètres par an, selon l’INES.
« Si on recouvrait un quart des routes, on assurerait l’indépendance énergétique de la France, souligne Hervé Le Bouc. En dotant 2,5% des surfaces d’un tel revêtement solaire, on couvrirait déjà 10% des besoins. Cela montre l’enjeu derrière ce projet ». Wattway va monter en puissance progressivement sur trois ou quatre ans. « Nous proposons dans un premier temps à des clients d’en équiper de petites surfaces : des parkings d’hypermarchés ou des tronçons de voies, par exemple sur une zone d’une centaine de m2, pour tester en conditions réelles le produit, ajoute-il. D’ici à quatre ans, en rythme de croisière, on pourra équiper des tronçons de plusieurs kilomètres».

Visite de François Hollande

Suite à la visite par François Hollande du troisième démonstrateur, fin août, « nous avons reçu des dizaines d’appels téléphoniques de collectivités locales, de gestionnaires de lignes de bus pour l’alimentation d’abribus, d’acteurs de la grande distribution pour leurs parkings, se félicite le PDG. Nous avons 1.000 agences commerciales dans 50 pays. D’ici fin juin nous aurons achevé la formation d’un commercial par agence. Nous allons commencer la commercialisation par nos 400 agences françaises, qui vendront Wattway à partir de janvier et nous n'aborderons les marchés étrangers, à commencer par l’Amérique du Nord, que dans un second temps. Mais des pays comme le Danemark, par exemple, ont aussi montré un intérêt fort ».
Evidemment, reste la question du coût. « Nous serons au même prix qu’une ferme solaire, de manière à constituer une alternative à ce mode de production d’électricité photovoltaïque », explique t-il. Ensuite, tout dépend de la réglementation fixant le tarif réglementé de rachat de cette énergie verte, qui déterminera l’envie des clients de s’en équiper car ils opteront probablement pour la revente sur le réseau d’ERDF, plus rentable que l’auto-consommation. Mais, note Hervé Le Bouc, « dans l’immédiat, la motivation des clients est ailleurs. Elle réside dans l’image du produit, le fait de faire passer un message vert »














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Davantage l'inteconnectivité , le solaire , la diversification des fournisseurs  
SOLAIRE
>>> Le Maroc s'y met :
Mohammed VI a inauguré le premier volet du titanesque projet de centrale thermo-solaire Noor. Utilisant des technologies de pointe, il constituera à terme la plus grande centrale solaire thermodynamique du monde. Libération
>>> Bien sûr, en Europe, les possibilités d'exploiter le solaire sont moindre. Mais certaines zones, par exemple en Espagne, s'y prête. Ainsi en est-il de la centrale solaire PS10 près de Séville. A lire : Andasol, la plus grande centrale solaire d'Europe (Géopolis)
>>> L'Allemagne a réduit légèrement ses émissions de CO2 en misant sur le solaire et l'éolien (LeMonde, février 2016))

>>> DEC2015. Bordeaux est désormais la capitale européenne du photovoltaïque bfmbusiness

>>> DEC2015. Et si chacun de nous produisait sa propre énergie ? LeMonde
>>> MAI2013. GDF Suez entre dans le projet Nabucco   LeMonde 
>>>  JAN2016. Harmoniser 28 politiques énergétiques différentes : De l’enjeu à la nécessité   RobinEuropeen
>>> DEC2015. North Stream: le gazoduc de la discorde dans l'Union européenne   Médiapart,
- Europe : Volt de défiance Libération        

>>> MAI2016. Lancement des travaux du gazoduc TAP
>>> Energies renouvelables : l’Europe abandonne ses premières places à d’autres régions (Chine, Etats-Unis)
>>> Alternatives au gaz russe (Les Echos)

>>> La Turquie relance sa stratégie énergétique avec le soutien de la Russie
  ou l histoire de deux dictateurs, qui détestent l'occident, et pensent prendre l'Europe en otage avec une ressource du XXeme siècle et un gros tuyau...

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DIVERSIFICATION des approvisionnements

>>> Au Sahara, une centrale solaire pour alimenter 5 millions de foyers européens Euractiv



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>>> AOUT2017. Le lac de Côme passe au tout électrique Euractiv


>>> JUILL2017. Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie sur les investissements consentis en 2016, publié ce 11 juillet, montre une inflexion de tendances historiques : les investissements dans l’électricité pour la première fois devant le pétrole, le charbon et le gaz ; des capacités renouvelables installées et une production en forte croissance malgré des investissements qui stagnent ; une hausse des investissements dans les réseaux, le stockage et l’efficacité énergétique… LaTribune

>>> JUIN2017. Berlin et Vienne dénoncent des sanctions américaines contre Moscou.
Les sanctions du Sénat américain visent les sociétés européennes qui participeraient au projet de gazoduc Nordstream 2. 
Peut-être que cela amènera à une réorientation de la politique énergétique de l'Allemagne et l'Autriche... ce qui serait une très bonne chose.
LesEchos
>>> JUIL2017 Nord Stream 2, un instrument de pression politique pour la Russie? Euractiv
>>> AVR2017. Le nouveau gazoduc Nord Stream 2 divise l’Europe LeMonde
>>> AVR2017. La Pologne s’offusque de l’accord à l’amiable entre Bruxelles et Gazprom Euractiv
>>> L’interconnecteur gazier tchéco-polonais toujours au programme
>>> Investir dans des infrastructures unificatrices: la première interconnexion entre la Finlande et l'Estonie met fin à l'isolement énergétique
>>> FEV2017. Gazprom n’est plus le bienvenu dans les ports suédois. Le géant russe, qui comptait utiliser deux ports du pays pour la construction du gazoduc Nord Stream 2, se voit opposer une fin de non-recevoir  (LeMonde)

>>> JAN2017. Bruxelles facilite la fin de son enquête sur la centrale Paks II Euractiv
En janvier 2014, la société nucléaire russe Rosatom et le gouvernement hongrois ont en effet conclu un accord pour que l’entreprise russe construire les réacteurs. En contrepartie, la Russie financerait environ 80 % du projet, à hauteur de 10 milliards d’euros. En novembre 2015, la Commission avait donc décidé de lancer une procédure d’infraction contre la Hongrie.

>>> OCT2016. L’Europe sur le point de faire plier Gazprom
>>> FEV2012. La Lituanie dénonce les pratiques de Gazprom Euractiv



>>> SET2017. Vers un marché de l'électricité unifié au niveau européen ? Les 28 ministres européens de l'Energie, réunis à Tallinn le 20 septembre, ont discuté de l'Union de l'énergie, et notamment d'un marché de l'électricité unifié. EU2017








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